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J’étais repartie de Féeria récemment. Après avoir dit au revoir à mes derniers effets scolaires, à ma carrière d’infirmière et à mes collègues du Centre Pokémon, je m’apprêtais à reprendre la route. Pas en tant que dresseuse, cette fois, mais plutôt comme collectionneuse. Et puis rien ne m’empêchait à l’occasion de prendre soin de petits Pokémons sauvages, peut-être de petits Pokémons blessés. Tant qu’ils n’étaient pas en présence de dresseurs chiants, ça devrait aller. Mais au fond, je pourrais criser plus tard, je n’étais plus sous employeurs, j’avais droit à ma propre voix, celle que je tentais de trouver depuis mon premier départ. Celui où je devais avoir 13 ou 14 ans pour partir dresser des Pokémons. Donc, j’étais fin prête à partir avec Dawn, mais je préférais faire un petit tour par le rebord de l’île avant de partir officiellement. Me retrouver avec moi-même une dernière fois avant de partir avec quelqu’un. Je me rendais dans un champ de fleurs, tout ça me semblait si beau, si paradisiaque. J’avais apporté mon Togi qui dormait gentiment sur mon épaule, comme presque à chaque fois que je voyageais grandement. Sachant récemment que Oskar était dans le coin, j’avais accepté de le rejoindre dans ces grands champs. Je le retrouvais pour une chasse de Pokémons. Je m’approchais de lui et je posais ma main sur son épaule. « Hey! Comment vas-tu? » Questionnais-je doucement en l’enlaçant avec un sourire alors que Togi se réveillait avec le sourire pour enlacer une mèche de cheveux du jeune homme en s’écriant son nom.

Il allait bien de ce que j’en comprenais. Je lui faisais donc un sourire gentiment. À son retour de question, je hochais positivement la tête. « Ça va. » Ça allait, c’était vrai. « J’ai presque tout plaqué. » Lui admis-je doucement avec la moitié d’un sourire en baissant le regard presque timidement. Eh ouais, j’avais décidé de faire le grand pas, le grand saut. Presqu’aveuglément, même. J’allais suivre une collectionneuse et sa cousine que je ne connaissais pas pour quelques temps. Est-ce que ça serait une question de jours? De semaines? De mois, peut-être même? Je l’ignorais et pour être honnête, cela me générait une certaine anxiété de ne pas en savoir autant. « Comment vont tes grands-parents? » Demandais-je poliment alors qu’ils m’avaient hébergé gentiment, il y a de cela quelques années. Moyennant mes services, mais c’était bien la moindre des choses. Tout paraissait tellement différent maintenant et lointain, enfin, un peu. Mes stages d’étude me semblaient plus vagues à mesure que les souvenirs défilaient.

Un Pidgey apparaissait près de nous et se contentait de faire quelques bruits en essayant de manger je ne savais trop quoi dans l’herbe. Je l’observais quelques instants silencieusement pour que mon regard rejoigne celui d’Oskar. Un Wingull était également dans notre champ de vision, mais je restais calme. On aurait dit que notre chasse Pokémon ne m’inspirait pas particulièrement aujourd’hui. Je me souvenais que j’avais toujours été très sélective dans ce que je voulais et peut-être même un peu difficile... Enfin, ce n’était pas bien grave. Je pensais davantage me concentrer sur une collection de Pokémons Fée. Je ne savais pas trop pour le moment.

Oskar avait une maturité hors du commun pour tout vous avouer. Parfois, ça m’en faisait un peu peur. Mais de l’avoir près de moi, de sentir sa présence me rassurait et m’enlevait même un poids de sur les épaules. C’était comme ça, ça avait toujours été comme ça. Il avait un effet apaisant instantanément. Puis, Oskar allait bien, donc cela me rassurait d’autant plus. Je lui faisais un petit sourire. Il me demandait quels étaient mes plans. Je rougissais en regardant mes pieds. « L’imprévu. Je pars avec une dresseuse et une collectionneuse. » admis-je avec un petit sourire. Pour une fois, l’imprévu me calmait et me créait quelques attentes, quelques amitiés aussi. À ma question concernant ses grands-parents, il ne tardait pas à m’en donner des nouvelles. « C’est ce que j’ai entendu pour le saccage... » Dis-je avec une pointe de tristesse dans la voix. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour t’aider? » Il ne me reprochait pas de ne pas avoir été présente et je l’appréciais. D’un autre côté, je me voyais mal équipée pour le faire. Je n’avais pas beaucoup de connaissances en général concernant les élevages, mais plutôt directement sur les Pokémons. Je regardais Oskar avec tendresse, inquiétude et désolation. « Mais j’ai entendu dire que tu reprendrais les rennes? » Dis-je en montrant la pointe d’un sourire.

Lorsque Fallon m'avouait avoir tout plaqué, je lui demandais simplement ce qu'elle envisageait pour la suite. Je n'avais absolument rien contre les réorientations, bien au contraire, je pensais que ça démontrait une certaine force de caractère chez les gens. Ceux-ci n'hésitaient pas à se remettre en question et repartir parfois de zéro en quête de ce qui les épanouiraient. J'étais heureux que Fallon enclenche ce mécanisme si ça lui permettait de trouver le bonheur. Elle m'informait, embarrassée, partir en quête de l'imprévu en compagnie d'une dresseuse et collectionneuse. Je souris, répliquant en posant ma main sur son épaule en guise de soutien : « Voilà une recette qui te réserve bien des aventures. Je suis heureux de te voir affronter l'imprévu, on dirait bien que c'est ce que tu désires au fond de toi ! »

Par la suite, Fallon me questionnait par rapport à mes grands-parents. Je lui énonçais les dernières nouvelles en prenant en compte l'attaque que la Team Enferia avait orchestré contre l'élevage Oakheart. Mon amie me proposait son aide et j'acquiesçais en guise de remerciement. Ce désastre avait provoqué une vague de soutien de la part de mes connaissances, ce qui me faisait chaud au cœur. Ensuite, la Aldridge me confia que des rumeurs chuchotaient que je reprendrais les rennes de l'affaire. « Pour l'instant ça va, mais merci beaucoup de ton aide ! En effet, j'ai repris l'affaire. La Team Enferia ne décidera pas de la fin de l'élevage. » Je marquais une pause, avouant : « C'est beaucoup de travail, mais c'est ma passion. Je suis parvenu à reconstruire une majeure partie de l'élevage et j'espère trouver de nouveaux pokémon pour le repeupler. Voire peut-être retrouver ceux qui y étaient avant que la Team Enferia ne nous les vole... » C'était toujours une bonne chose d'avoir des objectifs, après tout. « Si tu passes par Boisiria durant ton périple, tu pourras peut-être faire un crochet à l'élevage pour constater comment il a évolué, » lui proposais-je amicalement.

Il me soutenait et c’était visible. Oskar était un peu comme le frère que je n’avais jamais eu... Il remplaçait même ma propre sœur à mes yeux. Il poursuivait d’ailleurs en me disant que ça me réserverait plusieurs aventures et d’affronter l’imprévu ce qui me créait plusieurs frissons d’un même coup, j’étais profondément trouillarde. À son dernier commentaire, je haussais vaguement les épaules. « Je ne sais pas si je suis réellement faite pour l’imprévu, pour l’aventure. J’imagine que ça sera bien les premiers temps, puis... ça changera. » L’anxiété, les crises de panique, l’envie de revenir à la maison, le goût de la stabilité. Je ne savais pas ce qui m’attendait, mais je craignais déjà tout le reste. Peut-être n’avais-je jamais réellement été optimiste? « Moi, aventurière? Qui y croirait? » Même moi je n’y croyais pas. Peut-être qu’Oskar y croyait, lui. Et il avait parlé de recettes et j’étais nulle en cuisine, qui plus est! J’avais réussi à rater un pain aux bananes et ça, c’était sans parler de ma piètre tentative de faire des sushis... avec du poisson décongelé que j’avais confronté à la chaleur pour le rendre à la température pièce... C’était pitoyable.

Alors qu’on avançait concernant ses nouvelles, il n’avait pas besoin de mon aide. « Je suis navrée de ne pas te l’avoir offert avant. » lui dis-je doucement avec une petite grimace. De son côté, il montrait une ténacité inspirante et je lui faisais un petit sourire. « Te connaissant, rien ni personne ne terminera cet élevage. » Pas aucune maladie ni quoi que ce soit d’autre existant actuellement sur cette planète. Il avouait que c’était beaucoup de travail et je hochais la tête positivement. Je concevais facilement la chose et je le trouvais franchement optimiste en pensant retrouver ceux d’antan, mais je hochais la tête de plus belle. « Je te le souhaite profondément. » Ça et je souhaitais son profond bonheur et un élevage des plus prospères avec des Pokémons plus rares, des Pokémons mythiques. Pourquoi pas un Arceus? Ou même un Palkia? J’imaginais bien Oskar tenter de raisonner le Pokémon dragon-aquatique. Puis, il me proposait de passer par l’élevage. Je hochais vivement la tête avec un grand sourire. « Lorsque je prendrai des vacances, je passerai par là. En même temps qu’à l’ancienne maison de mes grands-parents, j’ai bien envie de me reposer quelques jours. » Réfléchissais-je à voix haute alors que je n’étais même pas partie dans mon périple fou. « Mais ce sera avec joie et si jamais je peux t’aider avec quoi que ce soit, fais-moi signe. » lui répétais-je avec le sourire. Je l’observais du coin de l’œil capturer le Minccino. « Il est vraiment trop mignon. » Lui dis-je doucement avec un petit sourire. Puis, je réalisais qu’il me faisait penser à ma sœur. Il devrait l’appeler Roselani... « Tu devrais l’appeler Rosie. » Suggérais-je donc avec un grand sourire. De mon côté, c’était un Zigzagoon qui apparaissait et que je laissais passer. « Et dis-moi donc, penses-tu reprendre l’élevage avec quelqu’un? » C’était une tactique implacable pour lui demander s’il avait quelqu’un dans sa vie, même si je me doutais que depuis son ex, personne n’avait habité son cœur. Un grand romantique ce Oskar!

J'approuvais le projet d'aventure de Fallon, apercevant que cela semblait être ce qu'elle désirait. J'avais l'impression qu'elle avait pris cette décision un peu sur un coup de tête, mais qu'un final, il relevait beaucoup plus que de la pure impulsivité. Dans tous les cas, j'étais persuadé que ce voyage lui offrirait de belles expériences de vie. De plus, elle ne serait pas seule, ce qui était réconfortant pour quiconque tenait à elle. Je ris lorsqu'elle s'étonna d'être une aventurière et je commentais : Dans tous les cas, cela fera un très beau chapitre à ta vie. Je me doutais qu'elle rencontrerait autant d'obstacles qu'aurait des fous rires, mais c'était ces émotions riches qui marquaient les esprits.

La conversation s'orientait sur l'élevage dont je résumais les dernières nouvelles brièvement à mon amie. Je la remerciais sincèrement de son aide, bien que je m'en sortais pour l'instant et estimais que le plus gros avait été fait en matière de construction. Au niveau des pokémons, il fallait repeupler l'élevage et ceux déjà présents ne nécessitaient pas de soins importants. Je lui confiais mon désir de retrouver mes anciens pokémons, ce qui pouvait relever de l'utopie, mais j'y croyais. Puis, j'invitais la Aldridge à passer par l'élevage lorsqu'elle se rendrait à Boisiria.

Un Minccino apparut devant nous et je le capturais. Un large sourire étirait mes lèvres et j'entendais mon amie me suggérer de l'appeler Rosie. J'eus un léger sourire en coin, acquiesçant : C'est vrai qu'il est mignon. Je rangeais précautionneusement la pokéball dans mon sac à dos puis percevais mon amie m'interroger sur une cogestion de mon élevage. Je ris sincèrement, devinant bien où mon interlocutrice voulait en venir. Non, je ne pense pas. J'ai toujours un peu peur de m'investir avec les gens dans ce genre d'affaire, j'aime bien mener seul, surtout qu'il y a le bien des pokémons en jeu... Je n'ai pas envie qu'ils soient perturbés par des allers et venus de ce genre. Tu connais Élite : il tolère les visiteurs mais quelqu'un qui s'éternise... C'est une autre affaire ! Et puis, je ne vois personne avec qui j'aimerai travailler... Ou qui aimerait travailler dans un élevage. Je marquais une pause, avant de préciser : Tu savais qu'Ivy était devenue la championne de Boisiria ? Ivy était mon ex-petite amie, avec qui j'avais été en couple durant trois années. Nous avions rompu d'un commun accord, n'ayons manifestement pas les mêmes ambitions dans la vie et ne voulant pas laisser l'un se sacrifier pour le bonheur de l'autre.