Puisque tu pars ♫ Inara&Oskar

Tu t’en vas. Ton père a donné son accord. Avec toi, pour te tenir compagnie, il y a tes quatre pokemon : Fury, que tu as depuis 8 ans déjà, Tipote et Lyra que tu as capturés le jour de ton anniversaire, et Speranza que tu as attrapée hier. Tu es particulièrement fière de cette dernière capture et tu as hâte de la présenter à celui qui a tenu le rôle de ton grand-frère ces quinze dernières années. Tu te souviens encore du jour où ses grands parents ton ramassée avec ton doudou et ton balluchon et t’ont demandé où tu allais. « A paradis » as-tu répondu ce jour-là. « Je vais chercher ma Maman. » Tu n’as pas compris le regard triste sur leur visage. Mais tu t’es empressée d’obéir lorsqu’ils t’ont demandé qui était ton père. Aujourd’hui, tu comprends. Eux aussi, ils pleuraient leur enfant. C’est ce jour-là que tu as fait la connaissance d’Oskar, orphelin de ses deux parents comme tu étais orpheline de ta mère. Vous vous êtes compris du premier regard, malgré votre écart d’âge, tous les deux. Vous aviez le sentiment de manque, l’absence en commun.

Tu pousses un soupir alors que tu marches vers son élevage en ce dimanche matin. Si tu as essayé de le convaincre de partir voyager avec toi, tu sais qu’il n’a pas autant l’âme d’un vagabond que toi. Tu comprends parfaitement qu’il préfère rester là, à élever des pokemon. Tu regardes Fury qui trottine à tes côtés avec Speranza. Lyra se trouve enroulée autour de ton cou, une place qu’elle a bien vite adoptée. Elle pèse lourd, pourtant, et tu sais que tu ne tiendras pas comme ça très longtemps. Elle va vite devenir trop lourde… Mais bon. Pour l’instant, tu tiens le coup. Mais elle te tient chaud, et avec l’automne qui s’installe de plus en plus, préparant doucement le terrain pour l’hiver, ça reste agréable malgré le poids.

Tu arrives rapidement chez Oskar et tu croises ses grands parents qui te saluent comme si tu étais leur petite fille. Depuis le temps, ce n’est plus une surprise pour toi qu’ils te traitent ainsi. Et tu apprécies beaucoup, d’autant que tu ne connais pas tes grands parents maternels puisque ta mère vient d’une autre région. Après avoir répondu à leur étreinte et échangé quelques banalités d’usage, après qu’ils t’aient félicitée pour tes nouveaux pokemon, tu leur demande où tu peux trouver Oskar. Tu prends rapidement congé après de nouvelles embrassades et tu prends la direction de la cachette du jeune homme. « Devine qui c’est ! » lui dis tu en posant tes mains sur ses yeux alors que tu es arrivée dans son dos. Tu n’as pas le moindre doute qu’il te reconnaîtra. Après tout, il te connait par cœur !

L'automne faisait progressivement place à l'hiver à Boisiria. Les journées s'écourtaient de manière exponentielle et bientôt, il faudrait que tu redoubles d'efforts pour garder au chaud tous les résidents de ton élevage. Ces dernières semaines, tu étais parvenu à peupler un peu ton affaire et cela t'emplissait d'une certaine fierté. Ta motivation aussi avait pris encore plus d'ampleur, ce que tu n'avais même pas soupçonné possible, ton dévouement total pour l'élevage Oakheart et tes pokémons.

La veille, tu t'étais rendu en expédition à Enferia. Tu avais ramené avec toi de nouveaux compagnons qui s'acclimataient rapidement aux lieux, ce qui composait une excellente nouvelle. Après réflexion, tu te disais que ça allait être ta dernière escapade de l'année vu la quantité de tâches que tu avais à effectuer sur place avant l'arrivée de l'hiver et sa fraîcheur. D'ailleurs, ce matin tu avais pris le temps de t'installer à la petite table que tu avais construis pour agrémenter la petite cabane où tu t'étais installé. A la lueur du soleil levant, tu avais listé et énuméré ce dont tu devais prévoir pour la suite des événements. Gérer un élevage seul n'était pas chose aisée. Bien sûr, tu pouvais compter sur tes grands-parents en cas de coups durs, mais tu n'étais pas de ceux qui sollicitent vraiment les autres. Et en réalité, à tes yeux, ils devaient jouir de leur retraite plus que méritée. Une partie de ton orgueil cherchait à détenir la fierté de clamer que cet élevage et sa plus-value venait de toi, même si tu n'hésitais pas une seule seconde à reconnaître la générosité de tes voisins et amis.

Alors que tu renouvelais l'eau dans les différentes gamelles de l'élevage, tu sentais des doigts frais recouvrir tes paupières de manière à t'obscurcir la vue. Au son de la voix qui retentit, un fin sourire étira tes lèvres. La future championne de Boisiria ? tu lances, narquois, avant de te détourner vers Inara. Comment tu vas ?

Après avoir suggéré, espiègle, qu'Inara était la championne de Boisiria, je me retournais pour saluer convenablement la demoiselle. Par la suite, je m'enquis de son état et découvrais bien vite qu'elle était en pleine forme. Elle me faisait part de son bonheur face à l'approbation de son père qu'elle parte à l'aventure. Ina en rêvait depuis des années dans mon esprit, seul son géniteur l'empêchait de partir au loin. Je partageais sa joie, surtout que de la voir si heureuse ne pouvait être que communicatif. Un large sourire étira mes lèvres, bien qu'un pincement au cœur se fit ressentir : la jeune femme allait me manquer. Elle me présentait ses deux nouveaux compagnons : un magnifique bulbizarre et un attachant vipelierre. Déjà, ils lui semblaient fidèles et prêts à l'accompagner dans ses escapades. Ils sont magnifiques, tu te montres déjà douée en captures ! Je suis sûr qu'ils te feront de très bons compagnons. Je posais la gamelle d'eau que je venais de remplir au sol, laissant quelques uns de mes compagnons s'abreuver davantage par gourmandise que par besoin, et caressais délicatement le dessus de la tête du Vipelierre. Je continuais ma tâche tout en interrogeant mon interlocutrice : Alors, as-tu décidé de ta prochaine destination ? Inara avait l'habitude que l'on se parle pendant que je ne cessais de travailler, surtout que malgré tout, je parvenais à avoir une conversation avec elle tout en remplissant des gamelles. Une fois que j'eus terminé, je la menais dans la cabane que j'avais construit et où j'avais élu domicile. Je me lavais les mains, faisais chauffer de l'eau et proposais : Tu veux boire quelque chose ? Pendant que l'eau se préparait à bouillir, je déposais un petit présent sur la table devant Inara, un sourire étirant mes lippes. Joyeux anniversaire ! Il s'agissait du nécessaire pour tout bon dresseur débutant : un petit sac refermant une carte de Célestria, quelques pokéballs et deux potions.

Je terminais mon ouvrage tandis qu'Inara me racontait ses dernières captures. Je partageais sa joie face à tout le bonheur qu'elle pouvait ressentir suite à l'autorisation de son père de partir à l'aventure et l'acquisition de ces deux nouveaux pokémons de type plante. Une fois la dernière gamelle remplie, je l'entraînais à l'intérieur de la petite cabane où je restais. Je lui proposais une boisson avant de lui offrir son cadeau d'anniversaire. Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu'elle me remerciait. Ce n'était pas énorme, mais j'y avais mis toute mon attention. La jeune femme m'étreint et me fit part des quelques doutes qui la taraudaient. Je pouvais comprendre ce sentiment d'appréhension issu de la peur de l'inconnu. Mais ce dernier avait aussi cette attraction toute particulière. Je te comprends. Je suis sûr que tout va bien se passer, du moment que tu restes prudente, la rassurais-je, avant de reprendre : Tu auras des tas d'anecdotes à raconter après ! Un sourire amusé étira mes lèvres et je servais une tasse d'eau bouillante à mon amie tout en lui déposant la boîte qui refermait les quelques sortes de thé que je possédais. Ça va. Et tout s'oriente dans la bonne direction pour l'élevage, alors c'est parfait. Certes, il avait subi une destruction massive, mais depuis mon idée de le reconstruire, je n'avais pas eu à essuyer d'autres grosses problématiques. Peut-être que le fait de tout perdre me faisait relativiser énormément, car ces rénovations n'avaient pas composé une mince affaire. Mais à l'heure actuelle, j'étais satisfait du résultat, bien que je reconnaissais aussi avoir du chemin à parcourir, notamment avec l'hiver qui approchait, imposant l'optimisation du confort des pokémons de l'élevage. Tu m'enverras une carte postale ? demandais-je sur un ton qui se voulait plaisantin, reportant le sujet sur la Velia. Je n'allais pas l'avouer car c'était égoïste à mes yeux, mais son départ me chagrinait un peu. Le fait que ça lui permettait d'accomplir un de ses rêves était génial, toutefois.