fin de soirée ft adrian L. Pike

Aujourd’hui, le studio n’avait pas vraiment besoin de sa contribution, il y avait des photos en développement, d’autres qu’il mettrait à tremper dans sa chambre noire un peu plus tard, il empruntait les locaux d’un petit studio auquel il rendait parfois service. Adrian s’était levé, rasé et habillé assez rapidement pour balader et dessiner surtout en vue d’inspirer ses sens et ses prochaines œuvres. Mais ce qu’il voyait n’était pour l’instant pas à son goût. C’est avec Belladone qu’il trouva un peu de compagnie, voyant que son compagnon avait à faire ailleurs qu’à la maison, il s’était permis quelques extra en allant boire un café gourmand et se prélasser à une terrasse vidée de son monde. Artictria était dans sa meilleure saison et le grand froid n’intéressait pas grand monde. Le brun prit quelques clichés intéressant, naturels, mais il n’était pas satisfait et c’est en rentrant pour se poser devant le poste de télé qu’il se détendit vraiment, là où flânait ce parfum tout aussi naturel de son compagnon et où leurs affaires étaient. Sa mâchoire serrée, il mordille sa lèvre et soupire avant de reprendre son carnet à dessin et gribouiller quelques annotations.

L’heure avait tourné, il avait allumé une cigarette, s’était fait à manger, pour lui, pour son pokemon et avait fait la vaisselle en crachant sa fumée. Il était tard, Killian n’était pas rentré et ce n’était pas vraiment inquiétant, Adrian avait l’habitude et rendait la vie de son colocataire pénible, assez pour lui faire comprendre que ses escapades ne lui disaient rien de bon. Il s’installa de nouveau, laissant dormir le pokemon dans sa chambre qu’il n’utilisait généralement pas pour dormir avec Killian. C’est quand le sommeil était sur le point de le cueillir qu’il entendit les clés et tourna la tête en observant le nouvel arrivant et son pokemon. L’écrivain s’était encore mis dans un état, empestant l’alcool pourtant délicieux à en réveiller les papilles de son conjoint qui resta indifférent quelques secondes avant qu’un sourire et un nez ensanglanté ne viennent déformer ses traits calmes pour les durcir.

Il serre les poings, penche la tête. « Salut, c’est une heure pour rentrer et dans cet état en plus ? Tu cherches vraiment à ce que j’en rajoute Killian ? » c’était moralisateur, il n’était personne pour lui dire ça, enfin si, son petit ami, bien que personne ne soit au courant à part leurs Pokémons qui étaient tenus au secret. Il pouvait à tout moment l’entendre faire des reproches, mais le photographe ne s démonterait pas pour autant. Il passe une main dans ses cheveux, le suis du regard et se retient de dire des mots qui dépasseraient sa pensée, juste pour provoquer un peu plus l’homme déjà échauffé. « Ne me regarde pas avec ton sourire à la con, ça ne marchera pas » si, ça marchait très bien même, mais pour toute réponse, il lui pinça le nez et l’attrapa par la mâchoire « Je vais te soigner, ça te donnera une leçon, la tendresse n’a jamais été mon fort et ça a tendance à empirer quand on revient amoché, c’est ta faute »

Il détestait le voir rentrer dans cet état, mais il ne pouvait pas le changer. Adrian, resta stoïque face à son petit ami, espérant le dissuader de faire le malin. Peine perdue, l’écrivain provoque, toujours un peu plus tandis que l’autre brun fait claquer sa langue contre son palais. « Oui je le sais que tu peux rentrer encore plus torché et plus amoché que ça, c’est complètement débile » dit-il pour toute réponse, bien décidé à bouder. C’était sans compter sur le petit sourire satisfait de Killian qui apprécie à la façon d’un jeu le faire craquer littéralement. Evidemment, Adrian n’était pas d’humeur, lui qui se posait toujours des questions sur ce qui lui avait plu chez cet homme et qui se demandait toujours pourquoi est-ce qu’ils étaient comme ça l’un avec l’autre. Parfois, il se disait que le tempérament de son conjoint était peut-être sa faute à ne pas accepter d’afficher clairement leur statut de couple. Mais d’autres, comme ce soir, il se disait simplement que Killian était une tête brûlée avec ou sans son aide et il expire bruyamment quand son petit ami lui dit de ne pas jouer les durs. Depuis quand il « joue » lui ? Il se mord la lèvre, manque de lui mettre une bonne gifle ou son poing dans la figure. Mais en le voyant approcher il privilégie l’attaque de son nez pour faire un peu plus de dégâts. Ses lèvres ont tout de même touché le photographe pour les parsemer de sang.

Les doigts crispés sur la mâchoire du plus jeune, il lui promet un châtiment qui semble réjouir Killian, quand allait-il arrêter d’être aussi insolent. « Très bien, c’est toi qui l’a demandé, ne te plains pas je te préviens » oh il ne manquait pas d’inspiration pour faire dessaouler son petit ami et encore moins pour lui faire suffisamment mal pour qu’il essaie de faire un effort de conduite.

Une fois poussé contre le mur, Adrian se dégage et tire le bras sans ménagement le garçon qui titube à sa suite pour se diriger vers la salle de bain. Une fois leur objectif atteint, il le fait asseoir sans ménagement contre la baignoire pour prendre place devant lui avec le nécessaire trouvé derrière le miroir, vive les pharmacies ! Il mord sa lèvre, prend de l’alcool et désinfecte sans se soucier des possibles plaints. Ça pique, sans doute et il n’hésite pas à toucher son visage pour être certain de ne pas oublier de coin. Les bruits de placard, de bouteille posée sur l’évier, des boîtes ouvertes pour poser des pansements, tous cela ne devait pas être agréable pour un type sous l’emprise de l’alcool. Mais Adrian savait pertinemment que le plus jeune n’était pas complètement ivre, tenant encore assez debout pour rentrer chez lui presque indemne.

« Voilà, ça, c’est fait » il n’y avait rien de plus difficile que de résister à la paire d’yeux qui le dévorait littéralement et au sourire colgate de son petit ami. Pourtant, il avait l’air de rester de marbre et sorti même de la pièce sans la moindre expression positive sur le visage. Il récupéra le livre qui appartenait à Killian, inséra un marque page et le referma violemment pour ensuite se diriger vers la chambre des pokémons, prévoyant de bouder assez pour ne pas dormir avec lui. Le lendemain serait une autre histoire, réveil à cinq heure en fanfare histoire de martyriser les tympas de son amant et d’amplifier généreusement sa migraine. Vengeance ! Mais pour l’instant, le plus dur restait à faire : résister.

Mais il ne s’arrêtait donc jamais ? Adrian le savait, c’était peine perdu, pourtant, il ne pouvait pas s’empêcher de lui en vouloir quand cela arrivait, peut-être parce qu’il culpabilisait, peut-être aussi parce que lui préfère passer ses soirées avec son petit ami bien au chaud à la maison. Ils étaient un peu piégé par le fait qu’Adrian refusait toujours de s’afficher ouvertement avec Killian, c’était pour l’instant impossible, plus fort que lui. Le brun s’efforce de ne pas rentrer dans son jeu, restant silencieux à la place avant d’annoncer qu’il allait le soigner non sans prendre un peu de plaisir à torturer les tympans et le visage blessé de son amant. Enfin, sans trop de méchanceté cependant, il ne veut pas l’amocher plus, ce serait dommage. « Encore heureux que tu ne te plaignes pas, c’est toi qui cherche » pas toujours, une fois un une fois l’autre, néanmoins ce soir c’était l’écrivain qui rendait fou le photographe dans le sens péjoratif du terme.

Killian avait décidé de s’amuser, faisant frissonner imperceptiblement son homologue lorsque ce dernier le sent dans son dos. Poussé par l’homme, le photographe laisse échapper un grognement non satisfait de se faire embrasser et couvrir légèrement d’hémoglobine, il tire violemment sur le poignet de son amant, l’installant sans ménagement sur la baignoire. Evidemment qu’il aimait être embrassé, mais pas quand il venait de réprimander Killian, se conduisant d’ailleurs comme un enfant en le regardant prendre soin de lui. Il était bien gentil, il râla silencieusement, appuyant parfois un peu fort pour dissuader le ténébreux de faire une énième remarque. Ses yeux se relevèrent pour croiser les siens au moment où Killian lui fit un compliment. « Tais-toi un peu, je ne suis pas d’humeur » quelques minutes plus tard, il signale la fin de cette séance de soin et s’apprête simplement à aller dormir en récupérant un livre.  

L’artiste se fait bien vite rattraper avant d’intégrer la chambre, poussé contre le mur pour une question qui le fait amèrement sourire « J’allais dormir » dit-il « Tu comptais faire quelque chose dans ton état ? Je te l’ai dit, je ne suis pas d’humeur, tu es énervant quand tu t’y mets » Il soutenait son regard, restant là, contre le mur à le contempler, lui, qui avait cette fâcheuse tendance rebelle. Mais il fallait bien résister s’il voulait obtenir gain de cause… jusque-là, il y parvenait. « La prochaine fois, JE me saoulerais et tu resteras comme un con à la maison à m’attendre » et il pesait ses mots, même si sa réaction le faisait penser à celui d’un homme jaloux, il dévoilait sensiblement qu’il aurait préféré une soirée à deux. C’était niais, c’était purement différent de ses précédentes relations, mais il avait toujours été dans la violence et là, il n’y avait pas de différence, tout était toujours compliqué avec lui. « Tu pues l’alcool » avait-il lâché, pour accentuer un peu cet agacement qu’il espérait voir chez Killian. Paradoxal ? Totalement…

Killian avait raison sur beaucoup de points notamment celui de toujours trouver son petit ami. Il ne se privait donc pas de s’y mettre pour l’énerver assez et trouver ses réactions qui ne se faisaient jamais attendre bien longtemps. Ce soir, Adrian voulait pourtant résister et c’était assez pénible de se remémorer sa soirée en solo avec Bella, mais ça l’aidait à vouloir donner une leçon à son petit ami. Il avait du mal à accepter être avec un homme, pourtant, cette attitude qui ne changeait pas avec lui était des plus agréable. Quoi que fusse leur relation, l’écrivain et le photographe gardaient ce comportement désinvolte, les baisers en plus, entre autres…

Il ne voulait pas se tenir tranquille et ça, Adrian l’avait bien compris, ignorant le compliment et espérant ne plus croiser son regard aussi bleu et profond que le sien. Parfois, sentir sa barbe sous ses doigts lui rappelait que cette relation n’avait rien de logique, qu’il aimait les femmes et qu’il trouvait pourtant son bonheur auprès d’un homme. Sa pomme d’Adam dansa dans sa gorge, se coinça finalement une fois les soins terminés et il s’en alla sans quémander son reste, se faisant bien vite rattraper par le plus jeune qui le plaqua au mur pour le dissuader d’aller dormir ailleurs que dans leur chambre. Son regard s’assombrissait à vue d’œil, le sien aussi. Il se mordit la lèvre avant de parler d’alcool et d’état, même si Killian tenait encore debout, il n’aimait pas l’avoir à moitié avec lui seulement.

« Pour quoi faire ? Casser des gueules et te rouler une pelle après ? On n’est pas dans un film » et le regard des gens avait toujours été sévère à son sens, lui qui préférait de loin la leur faire à l’envers, même au travers de ses œuvres. Il avait beau rouspéter, son petit ami restait tout de même là à le coller un peu plus au mur en serrant contre lui. Il déglutit difficilement, espérant tenir en lui disant que l’alcool empestait la pièce. « C’est sûr, mais d’habitude je picole aussi, là ce n’est pas le cas » il aurait bien aimé lui dire qu’il perturbait son espace zen, mais quelque part, le chamboulement provoqué par son arrivait apportait le nécessaire à sa petite vie monotone. Il déglutit de nouveau, lâchant peu à peu prise en ne faisant rien pour stopper Killian. Entre les clins d’œil, les petits sourires espiègles et son entêtement, Adrian soupire et maltraite finalement la lèvre inférieure de son amant en mordillant à plusieurs reprises, dominant l’échange pour une fois. Il lui glisse à l’oreille cependant dans un sourire bien à lui « Mais c’est tout ce que tu auras ce soir, tant que tu n’auras pas dessoûlé »

Il tenta de s’extirper de la prise de son amant dans l’espoir cette fois de gagner la chambre qui était la leur. Killian avait gagné le premier round, dans un compromis bien sûr, puisqu’ils dormiraient ensemble. Quand à ce qui s’y passerait, il était impossible de le prédire actuellement, ce qui fit sourire Adrian, imperceptiblement.

Adrian savait pertinemment pourquoi Killian agissait de la sorte, du moins il voulait ne pas croire que ce soit cela, mais il devait s’y résoudre et se sentir coupable était mauvais. Il lui en voulait aussi de ne pas accepter son choix, même s’il était égoïste, il lui donnait tout de même dans l’intimité ce dont ils avaient besoin pour être un couple, n’est-ce pas ? Le photographe allait finir par croire que c’était tout à fait vain de s’obstiner de la sorte, que peut-être ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre, mais l’idée de laisser Killian lui faisait d’autant plus mal, et c’est ce qui lui faisait réaliser à quel point il l’aimait. La mâchoire serrée, il souffla, le regardant, pourquoi donc s’était-il battu alors ? Quant à la suite, le brun eux raison de baisser les yeux, car Adrian laissa sa langue claquer contre son palais. « Quand t’es bourrés t’oublie assez bien ce genre de détail hein, puis tu provoques assez pour m’embrasser en public, te fiche pas de moi » Il lui laissa entendre qu’il n’était pas bourré, lui, bien que l’écrivain sache encore tenir debout et aligner plus de mots qu’il n’en faut pour un type ivre mort, il restait plus alcoolisé que lui.

« On aurait pu boire ensemble, c’est ce que je voulais dire » il le regarda en levant les yeux, exprimant clairement son désaccord et le fait qu’il savait très bien que Killian le prenait pour un idiot, jouant sur les mots dans l’unique but de l’enquiquiner. Il l’embrassa malgré tout, le laissant faire en mordillant sa lèvre et laissa entendre qu’il n’aurait pas plus que cela. Suite à quoi, le pauvre homme se retrouva en sac à patates sur l’épaule de son colocataire et conjoint avant d’être déposé sur le lit tout aussi délicatement, soit, aucunement. Il s’en serait douté et s’il n’était pas un tantinet contrarié d’avoir eu cette fameuse remarque confirmant ses doutes, il aurait souri et se serait laissé faire. Au lieu de ça, il se redresse légèrement tirant son homme par le col. « J’ai dit non, ce ne serait pas consentant dans ce cas » il soutint son regard, les deux voulaient en quelque sorte cette passion qui les dévoraient et qui leur permettaient de prouver leur amour respectivement, mais cela ne serait pas évident. « À moins que tu sois au-dessous » ce qui n’enchantait généralement pas l’écrivain et qui fit sourire, d’une moue moqueuse dissimulée Adrian.

Non, Killian ne l’était pas tout le temps, bourré, mais là n’était pas la question. Adrian n’assumait pas et il était égoïste, sachant que cela faisait du mal à son conjoint. Il ne s’en sentait pas capable dans l’immédiat et était susceptible à ce sujet lui aussi. Les deux ne cessaient pas d’être dans le conflit malgré leur relation entre tension et attention. Le photographe lui reprochait d’être trop solitaire, l’écrivain à l’inverse de ne jamais vouloir faire quoi que ce soit à deux, un problème qui était récurrent et qui les empêchait parfois de vivre, bien qu’une fois seuls à la maison, ils avaient tout le loisir de se prouver qu’ils tenaient l’un à l’autre. « Pff, tu aurais pu m’attendre un peu et tu le sais très bien » mais ça ne suffisait pas et malgré le baiser qui avait réussi à convaincre le brun de ne pas dormir avec les pokémons, il persistait à vouloir garder son homme à distance, se mordant l’intérieur de la joue pour résister aux assauts de ce dernier. C’était difficile, il n’était pas rancunier, pas avec lui. Il voudrait lui faire payer de ne pas montrer autant d’attention, mais il le comprenait en même temps et il ne voulait pas non plus lui donner gain de cause. Dilemme.

Pour taquiner un peu plus son amant, le photographe lui laisse entendre que la seule façon de le faire changer d’envie serait d’être le dominant, mais bien sûr, Killian n’était pas de cet avis et Adrian allait être difficile à convaincre, bien que le sourire et la barbe mal rasé de Killian dans son cou le faisait frissonner. Il se mordit la lèvre, serrant les dents pour ne pas craquer, laissant entendre un claquement de sa langue contre son palais, exprimant ainsi toute la frustration qu’il avait en lui actuellement. Il n’avait pas besoin de se faire entendre, il appréciait quand Killian le soudoyait et ce dernier le savait très bien… en fin de compte, il n’attendait que ça, être le centre de son attention et inversement. Il le laisse faire, caressant sa nuque du bout des doigts en grognant son soit disant mécontentement. Il n’avait pas répondu volontairement à son envie… après tout, Killian le savait très bien. Il voulait qu’il le lui dise ? Oh, il le ferait, mais il allait devoir s’armer d’un peu plus de patience, parce qu’Adrian était particulièrement joueur ce soir. Une punition en quelque sorte pour l’avoir un peu contrarié, mais tout allait rentrer dans l’ordre à présent.

Contradictoires, parfois un peu trop, c’est amusant, mais c’est aussi frustrant. Les deux se cherchent, se mêlent et finalement se réconcilient sous la couette, mais pour l’instant il n’en était rien. Il le savait que Killian n’était pas patient et il le dévisage en se laissant dominer pour l’instant. Il caresse sa nuque, profite des sensations. Le photographe se délecte du moindre touché qu’on lui offre, mais il ne le montre pas comme il devrait. Il aime lui compliquer la tâche jusqu’à un certain point. Adrian mord sa lèvre, sentant son cœur s’emballer à chaque fois que Killian se presse contre lui et pose ses lèvres et le piquant de sa barbe contre son cou. Il soupire, malgré lui, caressant tout le dos de monsieur en passant ses mains sous son haut. Il reste plus passif, montrant qu’il est soi-disant insensible à tout cela, mais il ne pourra pas vraiment le cacher longtemps.

Il prend une initiative, celle d’inverser la situation, contraste évident avec son tempérament précédent, assis sur lui à le regarder faire, il se penche pour l’embrasser du bout des lèvres, cherchant à l’agacer, parce qu’il préfère quand Killian explose plutôt que cette douceur dont il faisait pourtant preuve de rares fois. Il le voulait à l’état brut, pas à vouloir le satisfaire lui, juste, à le satisfaire comme il le faisait toujours, même si dans les deux cas il ne serait pas déçu. « Je sais et c’est bien pour ça que je prends mon temps, que tu le veuilles ou non » dit-il, provoquant volontairement l’écrivain. Il savait bien qu’il y avait une limite à ne pas dépasser, mais il venait quelque part d’accepter de jouer et faisait cette faveur visible à son amant de sorte à lui prouver qu’il avait encore ses chances de conclure ce soir. Ils étaient comme ça et c’était bien souvent Killian qui devait se montrer plus ferme avec Adrian pour que ce dernier accepte, même avec difficulté leur quotidien. Il avait toujours du mal à se rendre compte à quel point être avec un homme était compliqué. A la fois parce que ça ne lui paraissait pas naturel et parce que c’était bien moins prise de tête qu’une femme. Mais il y avait une dynamique particulière qu’il avait même avec tout ce temps du mal à assimiler, apprivoisant peu à peu cette nouvelle vie récente, mais fort appréciable, autant par cette solidité de leur lien que par cette peur justement de le perdre. Il l’aimait sincèrement, il ne pouvait pas en douter.